Niall McClelland
Cypher

Du 9 janvier au 22 février 2025

La Galerie Nicolas Robert est heureuse de présenter Cypher, une exposition solo de Niall McClelland, en collaboration avec la galerie Clint Roenisch.

« Ce n'était pas intentionnel. J'ai passé ma vie en ville et, naturellement, mon travail en a été influencé. Des éléments clairement urbains ont toujours été présents dans mes oeuvres, empruntés, superposés, cités, avec succès. "La Ville" était un personnage récurrent, une présence constante dans le ton de mon travail. J'ai beaucoup déménagé ces dernières années, je n'avais pas de studio à moi—c'était toujours la même histoire, une chose après l’autre. Mais on s’adapte, n’est-ce pas ? Il faut savoir rester agile.

Puis, à l'automne 2022, tout a changé. J’ai commencé à travailler depuis une petite cabane, à quelques heures au nord-est de Toronto. Elle est nichée près de l’eau, face à l’ouest, sur le lac Huron. Là-haut, le ciel semble immense, et le temps change à toute vitesse, parfois d’heure en heure—de manière sauvage et imprévisible. Il y a des moments de lumière tellement spectaculaires, tellement parfaits, qu’ils me figent sur place. Mais cela peut aussi devenir brutal. Les tempêtes sont violentes, l’obscurité totale et le silence assourdissant. Je passe beaucoup de temps seul là-bas. C’est effrayant, mais aussi cinématographique à souhait, et ça me fascine. Cet environnement—isolé, brut, élémentaire—a commencé à changer ma façon de voir les choses. Mes conditions ont évolué, et avec elles, mon travail.

J’ai installé un studio dans un petit garage, à seulement quelques pas de la cabane. C’est simple, brut et un peu chaotique, mais c’est exactement ce dont j’ai besoin. Les insectes sont sans pitié—des araignées partout—et l’été il fait une chaleur écrasante, tandis que l’automne apporte un froid glacial. La lumière est déplorable, mais l’espace a ce qu’il me faut. Tout, dans cet endroit, de sa rugosité à son désordre, en passant par son énergie anxieuse et mélancolique, imprègne mon travail. Il s’est peu à peu imprégné de la physicalité du lieu—la tension entre la beauté et l’inconfort, le poids silencieux de la solitude dans ce nouvel environnement si imprévisible.

Il n’y a pas d’idées préconçues pour ces nouvelles peintures, ni de procédure établie, si ce n’est celle de progresser. Le format uniforme constitue un point de départ vers des destinations inconnues, un défi qui ouvre l’espace à une forme d’abandon : celle de jouer sans savoir comment jouer. Cette improvisation offre une liberté certaine. Chaque peinture est un lancer de dés, un pari, sans carte ni plan, où chaque geste répond au précédent, mêlant des sources contrastées et s’appuyant sur un processus intuitif. La crudité de ce processus transparaît dans les œuvres, à travers les effacements, les altérations et les marques qui subsistent. Les peintures oscillent entre une présence musclée et discordante et une esthétique plus élégante, voire séduisante. Peintes dans une cabane à plusieurs heures de la ville, les toiles portent les traces de leur création, reflétant l’énergie brute et imprévisible de l’atelier rural lui-même. »

Niall McClelland (né en 1980) est un artiste irlandais basé à Toronto. Il est diplômé de l'Université Emily Carr (2004). Son travail est représenté par la Galerie Clint Roenisch (Toronto) depuis 2011, avec cinq expositions individuelles à son actif. Il a exposé aux États-Unis et à l'étranger, avec des expositions individuelles à New York (Envoy Enterprises) et à San Francisco (Eleanor Harwood Gallery), ainsi que dans des expositions collectives à P.P.O.W. (NYC), Wrong Answer (NYC), Jerome Pauchant (Paris), Wil Aballe (Vancouver), Ingram's (LA), Galerie Nosco (Bruxelles), Mercer Union (Toronto), The Power Plant (Toronto), MoCA (Toronto), Art Museum (Toronto), Plug-In ICA (Winnipeg), entre autres. Depuis 2015, il a été mandaté pour réaliser plusieurs œuvres d'art public extérieures à grande échelle, tant au niveau local qu'international, pour des clients tels que Toyota, Rocket Mortgage Fieldhouse, Maple Leaf Sports + Entertainment, Concord, l'Hôpital de la rivière Humber, CAMH et l'Hôpital général d'Etobicoke. Son travail a été publié dans des revues comme Border Crossings, Modern Painters, Dazed Digital, ARTnews, Canadian Art, The Toronto Star, The White Review, Esse et SFAQ.